Il s’agit ici de la programmation prévisionnelle. Les horaires des journées sont fixés. Les contenus seront mis à jour progressivement. N’hésitez pas à revenir régulièrement consulter la page !
Toutes les interventions feront l’objet d’une traduction simultanée en Français et en LSF
Lundi 15 mai 2023 : Ouverture des RICAA
13h accueil et enregistrement
14h Discours d’ouverture des RICAA
14h50 Conférences plénières
- Ouverture avec Jane FARRALL : « CAA : créer des systèmes pour une réussite individuelle »
Résumé : La communication est présente toute la journée, tous les jours, dans tous les aspects de notre vie. L’accès à la communication affecte beaucoup de choses, et a un effet important sur notre qualité de vie. La communication est fondamentale pour accéder à la lecture et à l’écriture et pour participer à l’éducation, mais aussi pour participer dans la société au sens large. Et, plus important encore, c’est un droit de l’homme. (Déclaration Universelle des Droits de l’Homme des Nations unies, 1948). Toute personne ayant des besoins complexes en matière de communication a besoin d’être entourée de personnes qui croient en son droit à communiquer. Elle a également besoin d’un système de communication qui lui permette d’exercer ce droit. Les personnes qui les entourent doivent croire en leur capacité d’apprendre le langage – et nous devons mettre en place un bain de langage assisté et d’autres formes d’enseignement et d’apprentissage du langage et de la communication pour amorcer ce processus. La communication améliorée et alternative (CAA) ne concerne jamais seulement l’individu. C’est un produit non seulement de l’individu qui l’utilise, mais aussi des attitudes, des croyances, des connaissances et des actions de leurs partenaires de communication et des systèmes qui les entourent. Cette session utilisera le modèle de participation (Beukelman & Mirenda, 2013) pour illustrer comment nous pouvons améliorer notre évaluation et intervention en CAA – et comment nous devons toujours penser à la communication de chaque individu « aujourd’hui » et aux étapes que nous devons mettre en place pour aider leur communication à se développer pour « demain » – et les systèmes que nous devons créer et développer pour que ce succès se produise.
Références : Beukelman, D.R. & Mirenda, P. (2013). Augmentative and Alternative Communication: Supporting Children and Adults with Complex Communication Needs (4th ed.). Baltimore: Paul H Brookes Publishing Co.
United Nations (1948). Universal declaration of human rights
- Témoignage de Mohamed AMRI : « Communiquer autrement à 20 ans »
- Dominique SPRIET, Rokhaya THIAM, Sandrine BOISSONNADE : « Construire mon identité, construire ma mémoire avec pour support le Carnet de Parcours de Vie »
Résumé : Le carnet MCPV est un outil numérique un support à la mémoire, il permet à la personne de partager des pensées, de raconter des souvenirs par des moyens autres que l’oral et/ou la langue des signes. Le carnet permet de formuler des demandes, des points de vue, ce qui favorise l’autodétermination de la personne. Son objectif est donc de reconnaitre la personne en situation de handicap comme interlocutrice à part entière, quelqu’un qui a quelque chose à dire. Une co-construction par et avec la personne en situation de handicap rare. La personne concernée est l’auteur principal de son carnet MCPV, il lui appartient. Elle peut s’y présenter, faire référence à son vécu, à sa mémoire, l’utiliser pour être mieux connue, mieux comprise. Le carnet est construit au fil de l’eau par et avec la personne, accompagnée au long cours par un parent, un ami, un éducateur, etc. Il peut contenir des éléments divers : du texte, des photos, des vidéos, du son, etc. Le projet du carnet « MCPV, ma mémoire partagée », a été expérimenté auprès d’une vingtaine de personnes et familles, accompagnées de professionnels et de bénévoles. Il remporte en 2022 le Trophées du magazine Direction[S].
17h30 fin des conférences
18h15 fin du Salon des CAA
Mardi 16 mai 2023 : La CAA, l’affaire de tous ?
8h45 accueil
Accessibilité et Accès à la communication
9h début des conférences plénières
- Ouverture avec Pr Stephen VON TETZCHNER : « Rendre l’environnement accessible à la communication pour les enfants, les adolescents et les adultes avec troubles du développement qui utilisent la CAA »
Résumé : Une minorité significative de la population entendante est incapable de communiquer pleinement par la parole. Il s’agit d’enfants, adolescents et adultes porteurs de handicaps moteurs, de déficiences intellectuelles, de troubles du spectre autistique, de troubles de la parole et du langage ou d’autres troubles du développement. Ils peuvent avoir besoin d’une communication alternative et augmentée (CAA) en complément ou en remplacement du langage oral – pour une période limitée ou tout au long de la vie. Le développement de la CAA est un processus planifié qui implique généralement l’enseignement direct de symboles graphiques ou de signes manuels. Cependant, l’intervention en CAA ne se limite pas ce type d’enseignement – l’objectif plus large est de créer un environnement langagier qui soutienne la résolution de problèmes de communication, le développement et l’utilisation de la CAA, et qui permette à l’individu de communiquer sur les mêmes sujets et dans une variété de situations similaires aux personnes ayant un développement typique du langage. Tous les enfants ont besoin d’un environnement favorisant le développement du langage. Les enfants qui développent le langage oral sont entourés d’une communauté de locuteurs (qui parlent parfois plus d’une langue). Les membres de cette communauté sont généralement nombreux et divers (adultes, pairs…) et ils sont impliqués dans divers environnements langagiers, dont la maison, l’école maternelle, l’école et le quartier, et ont de nombreux partenaires de communication différents. Leur accès à la communication et leur entrée dans la communauté langagière sont assurés par des interactions communicatives et des stratégies d’étayage ordinaires (Bruner, 1983 ; Nelson, 2007). L’environnement langagier est tout aussi important pour les enfants qui développent une CAA que pour les enfants qui développent le langage de façon typique. Cependant, les personnes qui développent une CAA peuvent être à risque de ne pas atteindre le niveau de communication requis en raison d’un manque d’accès à la communication.
Il n’existe pas de sociétés où la majorité des gens utilisent la CAA et où les enfants peuvent développer la CAA uniquement par le biais d’interactions communicatives quotidiennes avec leurs parents, leurs frères et sœurs, d’autres adultes et leurs pairs. L’intervention en CAA devrait inclure des actions pour permettre aux adultes concernés et aux pairs de devenir des partenaires de communication compétents dans les interactions impliquant la CAA. Cela implique de rendre les environnements accessibles sur le plan de la communication : les individus doivent y avoir accès à des moyens expressifs qu’ils puissent utiliser et il doit y avoir des adultes et des pairs qui comprennent leur mode de communication, y répondent en étant compris et en soutenant l’apprentissage des utilisateurs de CAA, il doit y avoir des adultes et des pairs qui soutiennent leur utilisation quotidienne de la CAA, et qui leur montrent comment la parole et la CAA sont utilisées par les autres et peuvent être utilisées par eux-mêmes. La présentation discutera des caractéristiques d’un environnement favorisant le développement du langage et des stratégies pour rendre l’environnement communicativement accessible aux personnes qui développent une CAA.
Références : Bruner, J.S. (1983). Child’s talk. Oxford: Oxford University Press.
Grove, N. & Launonen, K. (Eds.) (2019), Manual sign acquisition in children with developmental disabilities. New York: Nova Science Publishers.
Nelson, K. (2007). Young minds in social worlds: Experience, meaning and memory. Cambridge, MA: Harvard University Press.
Von Tetzchner, S., Martinsen, H., & Stadskleiv, K. (in press). Augmentative and alternative communication for children, adolescents and adults with developmental disorders. Abingdon, UK: Routledge.
Von Tetzchner, S. & Stadskleiv, K. (2016). Constructing a language in alternative forms. In M. M. Smith & J. Murray (Eds.), The silent partner? Language, interaction and aided communication (pp. 17–34). Guildford, UK: J&R Press
- Marie-Regine BARRAU : « Mon métro d’image en image – Toulouse »
Résumé : « Mon métro d’image en image » est un dispositif narratif et graphique qui facilite les déplacements des publics qui ne peuvent pas utiliser l’information proposée par la signalétique classique. Chacune des 38 stations des 2 lignes de métro de TOULOUSE est depuis 2017 associée à un visuel d’identification pour un accès plus autonome. Avec ce projet, Tisséo Collectivités va au-delà des enjeux de la loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, et se fixe comme objectif de rendre le déplacement des personnes en situation de handicap cognitif plus simple et plus autonome. La conception des visuels du dispositif « Mon métro d’image en image » est le fruit d’une collaboration étroite entre les différents acteurs locaux du monde du handicap, de la santé, des transports, de la culture, de l’éducation, des arts et de l’histoire locale.
- Georgia BURN : « Présentation du pictogramme « Accessibilité de la Communication » «
Résumé : Cette présentation permettra aux participants de se familiariser avec le pictogramme d' »Accessibilité de la Communication », un symbole utilisé pour indiquer qu’une entreprise, un service ou une organisation est accessible aux personnes présentant des difficultés de communication. L’accès à la communication est un élément essentiel de la qualité de prestation d’un service client, mais il est souvent oublié par rapport à l’accès physique des bâtiments. Cette présentation donnera un aperçu du concept d' »Accessibilité de la Communication » et de son lien avec l’accessibilité physique. Elle comprendra deux études de cas australiennes pour démontrer l’importance de l’accès à la communication. La première étude de cas décrira comment un poste de police a été rendu accessible sur le plan de la communication dans l’État de Victoria (Australie). La deuxième étude de cas décrira le processus d’attribution du symbole « Accessibilité de la Communication » à un service de transport public, V/Line. Ces études de cas démontreront l’impact positif de l’accessibilité de la communication sur le service à la clientèle et fourniront des exemples de la manière dont des organisations peuvent mettre en œuvre l’accès à la communication sur leur lieu de travail. La présentation abordera également la manière dont la France peut rejoindre le mouvement mondial de l’Accessibilité de la Communication. À la fin de la présentation, les participants auront une meilleure compréhension de l’importance de l’Accès à la Communication et une meilleure appréciation de l’impact positif pour les personnes présentant des difficultés de communication.
Sessions en parallèle :
- Isabelle GONZALEZ et Sophie DALLE-NAZEBI : « Accessibilité des urgences en conversation totale augmentée par l’image – Adapter le Centre National Relais 114 aux personnes aphasiques »
Résumé : Le Centre National Relais 114 (CNR114) traite les appels d’urgence des personnes qui ne peuvent pas téléphoner, sur tout le territoire national. Il reçoit des appels par SMS ainsi qu’en conversation totale permettant la libre association de la voix, de la vidéo et du texte en temps réel. Une recherche interdisciplinaire et participative a été engagée pour rendre ce service accessible aux personnes aphasiques. Une première phase a permis la construction d’une banque d’images d’urgences adaptée à l’aphasie, suivie d’une étape de formation des agents à une communication adaptée à l’aphasie. Une troisième phase a permis d’expérimenter la prise d’appel d’urgence en communication augmentée par l’image et de préconiser des ajustements ergonomiques. 64 appels expérimentaux (dont 52 appels à domicile), ont été réalisés dans 14 départements de 6 régions de France. Ils ont impliqué 55 personnes aphasiques, âgées de 40 à 81 ans et de profils variés d’aphasie, 23 aidants familiaux dans un rôle de victimes, ainsi que 20 services d’urgence locaux (Samu, Pompiers, Police et Gendarmerie) et l’équipe du 114. Cette expérimentation a permis d’accompagner le service dans sa mise en accessibilité, réelle, à partir d’images magnétiques. Le projet se poursuit pour implémenter les images en version numérique dans l’interface de communication. Dans cette présentation nous exposerons ce dispositif d’accessibilité inédit dans le monde ainsi que des vidéos d’appels expérimentaux montrant le travail d’ajustement communicationnel des agents.
- Jane FARRALL et Helen TAINSH : « Accès à la communication pour TOUS les élèves »
Résumé : L’accès à la communication signifie que « chacun peut faire passer son message, quel que soit son mode de communication ». (SCOPE Australie). En 1948, la déclaration des Nations Unies sur les Droits de l’Homme a reconnu la communication comme un droit et une liberté fondamentaux pour chacun d’entre nous. L’accès à la communication est un prolongement important de cette déclaration. En visant l’accessibilité de la communication, nous reconnaissons que chacun d’entre nous a le droit de communiquer et que chaque voix doit être entendue. De nombreuses écoles australiennes mettent désormais l’accent sur l’accessibilité à la communication dans leurs documents et directives. Certaines écoles travaillent à obtenir la reconnaissance d' »accessibilité à la communication », tandis que d’autres s’efforcent simplement de rendre l’environnement accessible à tous les communicants qui fréquentent l’école. Cela se passe dans les établissements d’enseignement ordinaire comme dans les établissements d’enseignement spécialisé, mais c’est particulièrement le cas dans de nombreux établissements d’enseignement spécialisé. (…)
L’école Wangee Park, située à Sydney, s’efforce de devenir une école accessible à la communication. Elle a engagé un orthophoniste pour travailler régulièrement à l’école et a également engagé des consultants en CAA, littératie et intégration sensorielle. La majorité des élèves ayant des besoins complexes en communication ont leur propre système de CAA (parmi LAMP, Proloquo2Go et PODD) ou sont en train d’en essayer un. L’école Wangee Park reconnaît que l’accessibilité à la communication implique bien plus que simplement fournir des outils de CAA et un bain de langage alternatif. Il est nécessaire de différencier l’aide apportée à chaque élève en fonction de son niveau de langage réceptif et expressif, et les élèves doivent pouvoir initier la communication avec une stratégie claire et efficace.
En 2022, une petite équipe de l’école dirigée par Helen Tainsh, orthophoniste consultante, a mis au point un nouvel outil pour évaluer l’accessibilité de la communication dans chaque classe, le Profil de Communication de la Classe (Tainsh et al, 2022). Cet outil peut être utilisé par les enseignants de la classe pour examiner leur propre pratique ou peut être utilisé comme un outil pour guider les observations avec les autres. Cette présentation abordera les processus de l’école pour développer l’accessibilité de la communication, et la mise en œuvre du Profil de Communication de la Classe et inclura les commentaires des enseignants sur leur utilisation de l’outil.
Références : Scope Australia. (n.d.) Communication Access. https://www.scopeaust.org.au/services-for-organisations/access-and-inclusion-for-businesses/communication-access/
Nations Unies (1948). Déclaration universelle des droits de l’homme. https://www.un.org/en/about-us/universal-declaration-of-human-rights
Tainsh, H., Wangee Park School, Moisidis, T. & Farrall, J. (2022) Classroom Communication Profile (en cours de développement). Wangee Park School, Sydney, NSW.
12h30-14h pause buffet
Les partenaires de communication en CAA
14h début des conférences plénières
- Ouverture avec Christelle MAILLART : « Collaborer avec les partenaires de CAA »
- Témoignages d’utilisateurs de communication – Film réalisé dans le cadre de l’atelier communication Centre Philiae, ASEI, Ramonville-Sainte-Agne
- Helen TAINSH : « Il faut être deux : le rôle du partenaire de communication dans le développement de la CAA »
Résumé : La communication est une relation à double sens. Une personne parle et une autre écoute. Cependant, dans le développement de la communication, le rôle du partenaire de communication est encore plus important – coach, enseignant, soutien et complice. Cela est vrai pour les enfants oralisant qui apprennent à communiquer – mais cela s’applique également à ceux qui apprennent la CAA. En fait, dans le cas d’une interaction impliquant un individu utilisant une communication augmentative et alternative (CAA), « le succès de l’interaction dépend non seulement des compétences de cet individu, mais aussi de celles du partenaire de communication » (Kent-Walsh & McNaughton (2005)). Pour cette raison, il est essentiel que nous devenions de bons partenaires de communication pour chaque individu que nous soutenons et qui apprend à utiliser la CAA. Cette présentation se concentrera sur les stratégies que vous pouvez utiliser dans toutes les situations, tous les jours, pour aider les personnes utilisant une CAA à passer à un niveau supérieur de compétence de communication (Light &McNaughton, 2014). L’importance de la stimulation du langage assisté, de la correspondance linguistique, de l’utilisation de guidances appropriées et de la nécessité d’un système de CAA robuste sera abordée. Un accent particulier sera mis sur les communicants émergents qui commencent tout juste à apprendre à utiliser la CAA, mais beaucoup des stratégies discutées peuvent être utilisées avec un large éventail de personnes qui apprennent la CAA. Les stratégies seront illustrées par des vidéos et des exemples. Venez donc découvrir des stratégies que vous pouvez ajouter à votre boîte à outils en tant que partenaire de communication.
Références : Kent-Walsh & McNaughton (2005). Communication Partner Instruction in AAC: Present Practices and Future Directions
Light & Mac Naughton (2014). Communicative Competence for Individuals who require Augmentative and Alternative Communication: A New Definition for a New Era of Communication ?
Sessions en parallèle :
- Stéphane JULLIEN : « La collaboration entre partenaires de communication dans le cadre de la CAA – Un exemple de moyen d’évaluation en ligne »
Résumé : Dialoguer avec une personne utilisant un ou des moyen·s de CAA implique que ses partenaires de communication ajustent leur manière d’interagir (Neuvonen et al., 2022). Cet ajustement est un enjeu à la fois pour les familles comme pour les institutions, qui doivent mutualiser observations et bonnes pratiques (Uthoff et al., 2021). Nous présentons un projet d’outil en ligne, composé d’un questionnaire et d’une grille de recueils de données, et offrant la possibilité de déposer des séquences vidéo d’interactions. Cet outil permet aux personnes ressources de mener une évaluation dynamique, quantitative et qualitative, de la communication en contexte (initiations/réponses/répétition, fonctions de communication, formes,…) et d’identifier les partenaires de communication nécessitant un accompagnement. Les extraits vidéos recueillis permettent de mener un accompagnement basé sur la rétroaction vidéo visant à déployer les bonnes pratiques dans les différents contextes sociaux de la personne au fil de ses activités du quotidien.
Références : Neuvonen, K.A., Smith, M.M., Launonen, K., von Tetzchner, S. (2022). Communication partner strategies in negotiation for meaning in interactions involving aided communication. Clinical Linguistics & Phonetics, 38:1, 78-94.
Uthoff, S.A.K, Zinkevich, A., Boenisch, J., Sachse, S.K., Bernasconi, T. & Ansmann, L. (2021). Collaboration between stakeholders involved in augmentative and alternative communication (AAC) care of people without natural speech. Journal of Interprofessional Care, 35:6, 821-831.
- Ophélie NARTZ : « La culture à l’œuvre dans les relations avec les partenaires de communication en CAA »
Résumé : Pour convenir à son utilisateur et être utilisé au quotidien, l’outil de CAA doit en prendre en considération les partenaires de communication et en particulier la famille. En contexte multiculturel, les différences culturelles peuvent être facteur d’incompréhension et parfois même d’échec de la mise en place de la CAA. Beukelman et Mirenda (2017) préconisent que la CAA prenne en considération les valeurs et les croyances de la famille, tandis que Soto et Yu (2014) insistent sur l’aspect culturel de ces mêmes valeurs. Nous pouvons donc nous demander ce que ces notions recoupent et comment s’y appuyer de façon pratique. Pour cela notre présentation abordera ces problématiques : comment on communique dans d’autres cultures et quelle influence cela peut avoir sur la CAA ? Quelles sont les représentations qui peuvent être en jeu chez les partenaires de CAA ? Quels outils pratiques s’appuyant sur les différences culturelles peuvent être proposés pour l’implémentation de la CAA ?
Références : G.Soto, et B. B.Yu. « Considerations for the Provision of Services to Bilingual Children Who Use Augmentative and Alternative Communication ». Augmentative and Alternative Communication 30, no 1: 83‑92, 2014.
D. Beukelman, et P. Mirenda. Communication alternative et améliorée: Aider les enfants et adultes avec des difficultés de communication. Louvain-la-Neuve: De Boeck Supérieur, 2017
17h30 fin des conférences
18h45 fin du Salon des CAA
19h00-22h Buffet-spectacle :
L’association TAC vous propose une soirée sous les signes du partage, aux rythmes du chansigne, des danses enflammées, des chansons enchantées… Laëty TUAL et nos artistes vous préparent plein d’étoiles à mettre dans vos coeurs.

Mercredi 17 mai 2023 : La notion de voix en CAA
8h45 accueil
9h début des conférences plénières
- Ouverture avec Kathy HOWERY : « Le concept de voix : l’expérience vécue des utilisateurs de communication assistée »
Résumé : Qu’est-ce que la voix ? Qu’est-ce que cela signifie d’avoir une voix ? Que met derrière le concept de voix une personne qui, pour parler à voix haute, doit utiliser un appareil à synthèse vocale ? Cette session s’appuie sur des méthodes phénoménologiques pour explorer le concept de voix, en examinant l’expérience vécue des utilisateurs de communication assistée. Le partage et la réflexion sur des moments de vie de ces utilisateurs de CAA seront abordés dans le but de découvrir des réalités expérientielles sous un angle pédagogique. Les thèmes dégagés comprennent : les premiers mots, trouver ma voix, ma voix n’est pas la mienne, la dys-apparition de ma voix, et le pouvoir de ma voix. Comment une meilleure compréhension de l’expérience vécue peut-elle influencer nos pratiques ? Les professionnels de la CAA seront mis au défi de considérer l’expérience unique, mais reconnaissable, des jeunes qui utilisent un appareil à synthèse vocale pour entrer dans le monde, considéré comme acquis, de ceux qui parlent oralement.
- Hélène LOEVENBRUCK : « Les voix en soi : diversité des formes de langage intérieur »
Résumé : « Clochette, où es-tu ? […] dis-moi si tu sais où ils ont mis mon ombre ». Un tintement argentin des plus jolis lui répondit. C’était la langue des fées. » La fée Clochette de Peter Pan n’a pas de voix : elle ne parle pas, elle tinte. Pourtant, elle pense. Comment est-ce que ses idées sonnent ? Comment se parle-t-elle ? Pour de nombreuses personnes, la faculté de se parler dans la tête, qu’on appelle aussi le langage intérieur, ou l’endophasie, joue un rôle central dans la cognition. Elle est en jeu dans la mémoire, le calcul, la résolution de problème, la prise de décision, la planification. Elle est aussi impliquée dans la métacognition : elle renforce la conscience de soi, c’est-à-dire la reconnaissance de sa propre existence. Elle permet l’auto-régulation, l’auto-critique, l’auto-encouragement, l’auto-réconfort. Il existe une grande diversité de façons de se parler. On distingue trois principales dimensions de variation : la condensation, la dialogalité et l’intentionnalité. L’endophasie est parfois condensée, avec des bribes à peine formulées, parfois, au contraire, elle est développée, avec des phrases entières prononcées et perçues mentalement. Elle peut prendre la forme de monologues ou de dialogues internes, revécus ou imaginés. Elle varie aussi en intentionnalité : parfois délibérée, parfois survenant à l’improviste, spontanément. Ces variations dépendent des situations, mais aussi des individus. Les personnes avec une hyperphantasie verbale ont des voix intérieures développées avec extrême netteté alors que les personnes avec aphantasie verbale ont une endophasie condensée, sans sensation de voix intérieure. Chez les nourrissons et les enfants, le langage intérieur s’enrichit progressivement, en internalisant les interactions verbales. Dans la surdité, l’endophasie est parfois visuelle, sous forme de signes. Dans l’aphasie, lors de difficultés à parler à voix haute, il peut subsister une parole intérieure. Si les neurosciences cognitives fournissent un éclairage sur les fluctuations du langage intérieur, il reste encore à mieux décrire les formes et fonctions de l’endophasie tout au long de la vie, en particulier chez les personnes qui apprennent et utilisent une communication alternative et améliorée (CAA).
- Chloé VALENTIN : « »parler » à travers une voix de synthèse commandée par le regard »
- Marion DOHEN : « La voix oui, mais pas que : Multimodalité et CAA »
Résumé : La multimodalité est essentielle dans la communication qu’elle soit parlée ou non. On ne communique pas que en parlant et en écoutant : on bouge et on regarde aussi. Et tous les indices multimodaux nous servent à mieux comprendre notre interlocuteur et à mieux nous faire comprendre que l’on ait des difficultés de parole ou pas. Cet exposé abordera le thème de la multimodalité dans la communication sous tous ses aspects. Il présentera notamment des données expérimentales sur l’importance de la multimodalité dans la communication des personnes avec trisomie 21. Il s’intéressera aussi plus spécifiquement à la multimodalité dans la CAA et à son importance.
12h30 : discours de clôture
13h : Fin des RICAA2023
Mise à jour : 21 mars 2023